Disparition des abeilles : une fatalité ? (2/2)

Quelles sont les causes d’une telle extinction ? S’agit-il d’un phénomène irréversible ou est-il possible, en agissant sur les facteurs responsables de la disparition des abeilles, de préserver les colonies ? En réalité, il semble que de nombreuses causes soient en jeu, et que ce soit leur concomitance qui ait provoqué l’ampleur de ce que nous observons aujourd’hui. Privilégier un seul facteur, même si c’est un raccourci médiatique courant car très pratique, est donc une grave erreur.

En réalité, sur le banc des accusés, il faut compter :

• Les produits chimiques

Lorsque des analyses sont effectuées sur le miel de plusieurs ruches, on peut arriver à détecter des traces de 170 produits chimiques d’origine différente. Ce qui est évidemment énorme : les abeilles, comme tout organisme vivant, ne peuvent qu’être touchées par ces substances qui les traversent et qui ont un impact sur leur santé.
Que faire ? De nombreux pesticides et engrais ont déjà été interdits étant donné les risques qu’ils faisaient courir à l’environnement, et le 29 avril 2013, l’interdiction par la Commission Européenne de la clothianidine, de la thiaméthoxame et de l’imidaclopride, les trois pesticides les plus dangereux pour les abeilles, pourrait être un grand pas en avant, mais nul ne doute qu’il faudra en faire encore plus.

• Les causes naturelles

En plus de ces produits chimiques, l’abeille est menacée par des facteurs naturels, comme le varroa, qui met en danger l’abeille adulte mais aussi ses larves et le couvain. Pour simplifier, le varroa parvient à s’accrocher à l’abeille et à lui sucer ses ressources, jusqu’à provoquer sa mort par affaiblissement. Lorsque l’abeille parvient à survivre, le couvain peut malgré tout être détruit entièrement, ou être victime de malformations.

Des champignons peuvent également provoquer des maladies graves chez l’abeille notamment la nosémose qui va infecter le tube digestif et entraîner la mort de l’abeille.

Certains virus ont également été désignés comme causes déterminantes du CCD, comme le virus IAPV qui provoque la paralysie de l’abeille, et se transmet à grande vitesse dans la colonie.

Enfin, on a beaucoup évoqué le frelon asiatique, qui a pour lui l’avantage du nombre étant donné que les colonies de frelon sont en général très massives, provoquant de graves dégâts sur les colo-nies ciblées.

• Les causes techniques

Il semble difficile de ne pas évoquer, parmi les causes de la disparition des abeilles, l’industrialisation massive de la pollinisation : l’apiculteur qui souhaite polliniser de très grandes surfaces peut faire voyager ses abeilles sur des territoires immenses, ce qui est très répandu en Californie notamment. Ce phénomène va provoquer chez les abeilles une grande fatigue, des problèmes de désorientation et de stress, sans oublier le problème du déséquilibre alimentaire, puisque cette pollinisation intensive réduit la variété des fleurs.

Enfin, certains chercheurs ont également évoqué les réseaux mobiles parmi les facteurs du CCD. En effet, les antennes-relais produisent en permanence des ondes électromagnétiques susceptibles de désorienter les abeilles, très sensibles aux champs magnétiques, et de les empêcher de regagner leurs ruches.

Aucun de ces phénomènes ne possède le pouvoir de provoquer la disparition de colonies en-tières de façon constante et prolongée, mais nul doute que l’addition de tous ces facteurs ne peut que provoquer l’affaiblissement et la mauvaise santé des abeilles, pour aboutir au CCD constaté.

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